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Avec une ville au passé industriel aussi riche que Bordeaux pour chef-lieu, nul ne sera surpris d’apprendre que le département de la Gironde continue aujourd’hui encore d’abriter de nombreuses entreprises de mécanique de précision, de la TPE au grand groupe multinational. Les pièces mécaniques fabriquées en Gironde sont synonyme d’excellence à la française mais aussi d’innovation. Dans le département Gironde, on compte 114 entreprise(s) pour l'activité Entreprise de mécanique industrielle, usinage, constructions spéciales. A titre de comparaison, on compte 7 762 entreprises au total en France qui évoluent dans cette même activité.
La mécanique industrielle (code NAF : 25.62B) englobe la production de pièces mécaniques diverses, que ce soit par enlèvement de matière (alésage, fraisage, tournage, perçage, sciage, etc.), ou par assemblage (soudage, collage), sans oublier la reconstruction de moteurs thermiques au travers du réalésage.
La capacité d’innovation est un facteur-clé de succès pour la compétitivité des entreprises du secteur, en particulier face à une concurrence accrue sur le terrain du prix. Effet collatéral positif et non-négligeable, des efforts en matière de R&D sont faits pour économiser les matières premières permettant une diminution de l’impact environnemental du secteur.
L’innovation « imbricative » chez Mecachrome a entraîné une baisse de 30% des coûts de production et une réduction significative des déchets. Cette entreprise a son siège en Indre-et-Loire qui, tout comme la Gironde, est un acteur important dans le secteur de la mécanique industrielle, de l'usinage et des constructions spéciales.
Située en amont de la chaîne de valeur, la mécanique industrielle permet en effet la transformation de matières premières en pièces qui serviront à des sous-ensembles aux fonctions primordiales dans des domaines tels que l’aéronautique, l’automobile, la robotique, ou bien encore certains pans de la pharmaceutique.
Ainsi, en Gironde, le développement de plusieurs secteurs économiques d’importance stratégique dépend de la santé de la mécanique industrielle, de l’usinage et des constructions spéciales.
Si l’agglomération bordelaise abrite près de 30 000 emplois – directs et de sous-traitance – liés au secteur de l’aéronautique, du spatial et de la défense, ce n’est aucunement le fait du hasard, le département de la Gironde se trouvant lui-même au cœur de l’Aerospace Valley.
Bien sûr, le secteur de la mécanique industrielle en Gironde a souffert de la crise de 2008, les carnets de commandes fondant alors comme neige au soleil, mais il en a été de même dans tout l’Hexagone, et bien au-delà également. Cela a également été le cas en Haute-Savoie qui est le premier bassin d'emplois français pour le secteur du décolletage.
Et les acteurs locaux ont su faire le dos rond en attendant le retour des jours meilleurs. Ainsi, grâce à la conservation de leurs savoir-faire et à l’automatisation poussée de leurs outils de production, la reprise économique a été synonyme de croissance soutenue immédiate.
Certains groupes, tels que Figeac Aero, prévoient même une multiplication par trois de leur CA entre 2017 et 2020, et cet exemple est tout sauf isolé.
Cette dépendance directe et forte à la bonne santé des carnets de commande rend fluctuante le niveau d’activité global du secteur, qui n’en reste pas moins un maillon essentiel du tissu économique du département.
Le marché de l’emploi en Gironde pour la mécanique industrielle se révèle plus flexible que dans d’autres départements, ce qui permet de trouver plus facilement – ou plutôt moins difficilement – l’équilibre entre l’offre et la demande. Mais l’alternance de périodes fastes, avec des cadences de travail fortes, et de baisse d’activité, demeurent inévitables en fonction des cycles économiques mondiaux.
Tous ces éléments constituent les principes de l’Industrie 4.0, dans laquelle les entreprises de mécanique industrielle investissent de plus en plus. Au-delà de la suppression des silos internes qui s’observe d’ores et déjà, l’objectif est d’implémenter une continuité numérique sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Cela est fait par l’intermédiaire du cloud, de manière à intégrer les données fournisseurs et clients/distributeurs en sécurité et de pouvoir ensuite les utiliser efficacement.
En matière d’organisation de la charge de travail, les notions de lean (engineering, management et manufacturing) sont pour la plupart déployées ou a minima en cours de déploiement, mais se profile à présent à l’horizon la problématique de la robotisation. Que cette dernière autorise des gains de productivité conséquents ne fait pour ainsi dire pas débat, mais il en va tout autrement de ses conséquences en matière de ressources humaines.
De fait, l’usine du futur abritera davantage de machines totalement automatisées, ainsi que de nouveaux emplois liés à cette évolution pour contrôler – et, si besoin, dépanner – les robots de nouvelle génération. Toutefois, d’autres emplois seront amenés à disparaître – ou à être transféré vers des pays « low-cost » – et à ce jour, nul ne peut prédire quel sera le solde final. La robotisation peut permettre le maintien d’une certaine excellence à la française en mécanique industrielle en Gironde, et l’émergence de nouveaux emplois, ce qui mérite d’être souligné.
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